Un an après la crise qui ronge le conseil communal de Lokossa et sape les efforts de développement des élus, plusieurs voix s’élèvent qui pour condamner la gestion du maire de la ville et président du conseil communal qui pour appeler à la mise en place des audits afin d’élucider la gestion du maire. Le dernier écho des voix empreinte de soif de justice et de bonne gouvernance dans les affaires publiques le 29 juin dernier est celle des 10 conseillers affectueusement appelés ‘’dissidents’’. Dans un entretien exclusif accordé à notre rédaction, le maire de la ville Lokossa est sorti de son mutisme pour restituer la vérité dans le bras-de fer qui l’oppose à une frange du conseil communal. En huit (8) réponses Pierre Awadji a battu en brèche la kyrielle d’accusations portées contre lui.
Il sonne 15h, dans un ciel peu clément visiblement en pourparler avec le soleil qui déchire les derniers rideaux opaques de nuages d’eaux, le maire de la ville de Lokossa se replonge dans ses piles de dossier, complètement indifférent au duel dans le firmament. Nonobstant son occupation, Pierre Cokou a accepté volontiers se prêter à nos questions pour éclairer l’opinion publique sur des révélations de malversations financières, de gestions clanique et peu orthodoxe des biens et du personnel de l’administration communale.
Dans un langage franc et empli de volonté politique, Pierre Awadji a démonté bloc après bloc l’armada d’accusation dont il fait l’objet avant de laisser entendre qu’il va ester en justice pour diffamation si les frondeurs ne se ravisent pas dans leurs manœuvres machiavéliques.
L’Autre Figaro : Monsieur le maire, cela fait un an que le conseil communal a perdu sa cohésion. On assiste depuis 12 mois à un bicéphalisme au sein de cet organe de développement. La cause selon les dissidents, c’est vous ; votre gestion qu’ils qualifient de « cavalière ». Par exemple dans le domaine de l’eau en 2009 et en 2018. Qu’est ce que vous répondez ?
Maire Pierre Cokou Awadji : Vous voyez, c’est très grave ce que les gens racontent. Les gens ne maitrisent pas la porté de ce qu’ils disent. Effectivement en 2009, le maire a fait des délégations de commissions pour vérifier la gestion des eaux au niveau de la commune. Il s’agit des vérifications des Adductions d’eau villageoises (AEV). Des rapports qui sont rendus à la mairie on a constaté que il y a eu des malversations. On a demandé à ces dirigeants des AEV de venir faire le compte. Par rapport aux pièces qu’ils ont fournies dans le temps (si mes souvenirs sont bons) des gens ne doivent rien. Dakpè Sossou a été obligé de classer ce dossier.
LAF : Des commissions ont travaillé sur le sujet en 2009 et les rapports existent M. le maire ?
M. PCA : les gens sont allés sur le terrain, ils n’ont vu aucun dirigeant et ils ont estimé des recettes. Mais quand les gens ont apporté la vraie preuve, on a vu que le travail est un travail bâclé. Cette commission a fait un mauvais travail. Ils ne sont pas des inspecteurs des finances ni des comptables pour conduire une telle opération. Si le conseiller Allowanou vient à dire que moi je suis complices de 45 millions, de 16 millions et de 18 millions sans pouvoir m’apporter la preuve, il s’agit là des propos mensongers. Il ne maitrise pas la porté de ce qu’il est entrain de dire et ça peut le conduire en prison. Il n’a pas été membre de la commission et il ne sait pas comment le rapport déposé a été exploité.
LAF : A ce qui se dit vous avez tenté d’extorquer la commune à hauteur de 86 millions dans la réalisation d’un ouvrage d’eau à Tinou, ce que le conseil communal n’aurait jamais réalisé ?
M. PCA : dans le budget c’est bien écrit la construction de l’AEV de Tinou. On a élaboré un DAO. C’est lancé pour 30 jours. On a procédé à l’ouverture et à l’analyse des offres. C’est celui qui a gagné le marché qui est entrain d’exécuter. Et dans le même temps, une frange de la population de Tinou dit que c’est la population elle-même qui a construit l’AEV qu’en conséquence qu’on ne peut jamais érigé ça en château. Aucune population ne peut construire l’AEV ; c’est des millions. Ce qu’on demande à la population c'est une participation (à la construction des ouvrages d’eau c’est leur participation financière) à un taux très réduit. Nous leurs avons dit que ce n’est pas eux qui ont construit. C’est la mairie qui gère l’eau et ils sont tenus d’accepter. Mais dire que dans le budget que dans le budget on a parlé de dette alors que le forage est déjà réalisé e on veut voler 85 millions, vraiment il faut qu’il se revoit sinon ça va nous conduire très loin. Ils m’ont trop saboté. Je vais commencer par sévir, traduire des gens en justice pour diffamation.
LAF : En attendant cette saisine en justice, les conseillers vous reprochent manifestement d’avoir caché les contrats de la convention Etat-Commune pour l’accès à l’eau potable en milieu rural à l’horizon 2021 ; un document très précieux pour ce processus. M. le maire qu’en est il réellement ?
M. PCA : l’extrait de contrat sur lequel, on doit pouvoir valider, c’est partagé aux conseillers. Ça fait parti des pièces annexées à l’invitation. Ce n’est pas moi qui ai fait le contrat. C’est l’Etat qui a envoyé. Je ne fais que multiplié et partagé. Ce qu’il a dit là (le conseiller Allowanou) c’est des conneries, des propos diffamatoires. Dans la commune de Lokossa il y a ces dix (10) là qi s’opposent à tout. Et ils disent que Ajavon va prendre le pouvoir en 2021 pour fournir l’eau aux populations. C’est une erreur ils n’ont qu’à laissé l’actuel président fait sa part. Ajavon viendra faire le complément. C’est Dieu qui donne le pouvoir.
LAF : Voulez dire que le développement ne préoccupe le bloc des conseillers dissidents ?
M. PCA : Non !!! Ils ont pris par des rituels pour être ensemble et si quelqu’un quitte il va mourir et ils sont coincés. Autours de l’argent ils ont procédé à des rituels pour boire de l’alcool, de l’eau du sang pour que qui va trahir va mourir. Peur de ça ils évoluent comme ça punissant la population. C’es ça qui me gène moi. Nous sommes là pour le développement.
LAF : La liste des griefs, elle est longue ! Interminable ! Mais, on fera court. Les arbres coupés dans le cadre de la libération des emprises de la voie COLODO sont passés où ? ils auraient été par vous et vous auriez empoché les sous, Monsieur le Maire ?
M. PCA : par rapport à ces arbres là, celui qui dira que c’est ticket de marché pour lui a délivré pour reçu, je le défie. C’est le régisseur de la recette à travers le chef service de l’environnement qui font venir ceux qu’ils veulent acheter et les bois et ils payent le reçu avant d’aller couper. Et tous ces fonds sont versés à la recette perception de Lokossa. Le montant total s’élève à plus de 300 mille et c’est par la vente au forfait. Les arbres coutaient 5000 et 10.000 essentiellement des bois blanc et quelques rares cailcédras.
LAF : Vous privez vos collaborateurs et c’est le, ministre des finances qui vous a sommé. Qu’est ce qui s’est réellement passé à ce niveau ?
M. PCA : Non ! Non ! le ministre des finances ne m’a pas sommé. il ma’ instruis de donner recharger le compteur du CA de Lokossa. Avant que le ministre ne m’appelle le CA même ne m’a jamais appelé pour dire que son crédit est fini. Même s’il ne veut entendre ma voix il peut me saisir par écrit. Je suis son supérieur hiérarchique, lié par l’administration pour m’informer. Aussitôt le ministre l’a dit je lui ai envoyé ça. Ceux avec qui on lui a donné le crédit au même moment continuent de l’utiliser et n’ont pas encore réclamé. Je ne sais comment lui, il gère son crédit. Je lui envoyé 100.000Francs cfa. J’attends de voir combien de temps ca va lui faire.
LAF : Une dernière question dans cet entretien M. le Maire, dans la gestion du personnel, on vous reproche des redéploiements fantaisiste dans les arrondissements. Que faites-vous pour corriger cet état de choses ?
M. PCA : Une note nous a interdit de recruter. Donc on ne pourra agir que sur le personnel existant. M. Adrien Togbé, précédemment agent à l’arrondissement de Lokossa a fait valoir ses droits à la retraite. J’ai envoyé Maurille Adjihouèdé, il a le niveau terminal. Mais on dit non (…) jusqu’à aujourd’hui j’ai dis c’est lui ou personne. L’agent de Houin a fait ses preuves à Agamè plus d’un an. Mais à Houin qu’on le trouve bizarre. Le CA n’a qu’a le formé. Progressivement il va se mettre au pas Aristide F. HOUNKPEVI